Billet : Rêve et engagement en entreprise


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A l’heure actuelle, il est souvent question d’engagement des employés. Le management mesure le taux d’engagement, met en place des mesures en interne pour l’augmenter, s’en prévaut en externe pour attirer de nouveaux profils qualifiés. L’engagement est sur toutes les lèvres.

On attend des salariés qu’ils soient pleinement investis, qu’ils constituent des ambassadeurs de marque, qu’ils ne mesurent pas leur énergie, leur temps et leurs efforts pour leur entreprise. Et cela est bien naturel de la part du management quand on sait que le potentiel humain d’une entreprise est la source de toute réussite et la garante de sa croissance.

Or, comme l’engagement des salariés conditionne la motivation, et par conséquent la performance, il est intéressant de se questionner sur les ressorts de cet engagement. Comment le nourrir et le développer ? Quels sont les leviers du management ? Qu’attendent, de leur part, les employés en entreprise ?

La jeune génération est probablement plus que toute autre accusée d’un manque d’engagement. Cette même génération qui estime le rêve comme un moteur d’engagement indéniable. Une grande majorité de ces moins de 30 ans ira même jusqu’à le considérer comme vital. Or, beaucoup affirment aussi ne pas encore rêver ou très peu dans leur entreprise actuelle.

Temps. Confiance. Reconnaissance. Liberté. Gestion d’un projet stimulant. Voilà les principaux moteurs pour créer l’environnement favorable au rêve, et dès lors à plus d’engagement, selon eux. Ils soulignent aussi que le manager de proximité joue un rôle clé, bien avant les collègues et le CEO. Ils attendent de lui qu’il soit à l’écoute et accessible, mais qu’il soit également un modèle d’exemplarité et une source d’inspiration. Ils veulent des leaders en somme.

Est-ce là anormal ? Peut-on juger déplacé d’attendre cela de son manager ? Du manager, on attend légitimement du charisme et de l’expérience. Peut-être oublie-t-on parfois que plus qu’une promotion, devenir manager est une immense et lourde responsabilité. Quelque fois largement sous-estimée, tant par le « promoteur » que par le « promu ». D’ailleurs, un manager est-il jamais sensibilisé à l’importance de faire rêver son équipe lors de son entrée en fonction ? Et plus encore, lui donne-t-on des clés pour ce faire ? Ou mesure-t-on même les enjeux de ce « faire rêver » ?

Pourtant, à notre époque, innovation, progression, nouveauté, créativité… sont autant de mots qui résonnent à longueur de journées dans maintes réunions, au sein de toutes les sociétés. Et pour cause ce seront de plus en plus les entreprises capables d’anticiper et de se démarquer qui perdureront. Mais le rêve n’est-il pas alors un moyen d’y parvenir ?

Les entreprises deviendront des lieux de rêve, des écoles, des lieux d’épanouissement dans les années à venir. Les éléments rêveurs et créateurs seront alors chassés par les recruteurs des entreprises ayant compris leur véritable valeur. J’ajoute ici créateurs car le tout n’est pas de rêver naturellement. Les employeurs seront en quête de profils capables de générer ou d’accueillir des rêves mais aussi de les réaliser et de les mettre en œuvre. Ce seront des rêveurs de talent.

On évoque donc ici les salariés eux-mêmes. Il est évident que la solution n’est pas qu’entre les mains des managers au sein des entreprises. S’il est de leur ressort d’assimiler et d’entrainer, il est aussi de la responsabilité des employés de suivre et d’adhérer pour pouvoir aller plus loin encore et proposer. C’est donc une affaire de complémentarité, d’équilibre, de renfort. L’un ne va pas sans l’autre.

C’est donc une transformation en profondeur que nous allons vivre, plutôt que nous vivons, car la révolution est en marche. Certaines grandes entreprises leaders dans leur secteur nous le montrent et nous en démontrent les bénéfices, humains comme matériels. On remarque d’ailleurs que l’origine, le secteur, l’objet fini de l’entreprise ainsi que ses valeurs et la cause défendue comptent énormément pour faire rêver et motiver les jeunes salariés. Cela explique le succès de sociétés telles que Blablacar, Decathlon, Airbus, Nestlé ou encore LVMH en France.

Enfin, on peut également souligner l’attrait du salariat bel et bien présent dans l’esprit d’une large part des nouvelles générations. On voit souvent en eux une flopée de start uppers avides de liberté et de challenge, mais on en oublie souvent les autres. Les façons de rêver sont donc aussi multiples. A chacun son rêve…

Sources : Sondage mené par Capgemini Consulting et The Boson Project (2015) ; Etude menée par l’Institut de sondage international Universum (2017); Etude de l’Institut Vivavoice pour CroissancePlus et BNP Paribas Fortis (2017)