Inspiration : Il suffit d'une seconde...
En une seconde l’esprit peut décrocher… Comme appelé à porter son attention sur autre chose. Autre chose de plus essentiel, plus inspirant, plus juste. C’est à cette seconde que tout se décide et que l’on choisit la réalité ou le rêve. L’habitude ou le changement. Le prévu ou la surprise.
Nous l’avons tous déjà expérimenté. Cette fraction de temps où l’on est happé par un bruit, une odeur, une sensation… Parfois, c’est une lumière qui inonde la pièce et change l’atmosphère. De la noirceur de la fin de journée et la froideur de son ordinateur, on bascule dans la magie d’un autre univers et la bienveillance du soleil couchant.
Cette lumière est alors un appel à l’enfance et à la légèreté qui ne peut être laissé sans réponse. On est comme hypnotisés, comme subjugués. Le temps s’arrête. Nos yeux s’écarquillent. Nos sens s’enthousiasment. Nos membres s’animent. Et l’on est portés jusqu’à la fenêtre pour voir la Source de ce rayon aussi doux qu’intrusif.
Et là, on s’arrête net. On tombe dans le ravissement et la gratitude en voyant le spectacle de la Nature qui se joue devant soi. Des nuages en draps cotonneux, sereins, chatoyants. Une boule d’énergie aveuglante, revigorante et impalpable.
Puis à l’avant-plan une autre scène se joue avec simplicité et complicité… Des fils de pluie animent la vitre, et des souffles d’air titillent les feuilles fatiguées.
Et quand, par réflexe, on est tentés d’immortaliser cet instant et que l’on agrippe son téléphone portable pour faire une photo - que l’on devine pourtant déjà décevante, impertinente et fade - et retourner à ses futiles occupations, la Nature s’en empare avant soi et décide qu’il n’y aura pas le moindre espace dans cet engin dénué de tout sens en cet instant.
Il ne reste alors que soi pour savourer, contempler, admirer… Une seconde pour chavirer et ré-apprivoiser l’essentiel. Soi. Le présent. La nature.
Et c’est là que débute réellement l’enchantement car l’on perçoit la lente voltige d’un oiseau qui glisse dans le ciel tel un hymne à la liberté, l’audace d’un rayon qui semble vouloir continuer à éclairer ce monde quelques heures encore, un cercle de ciel bleu pastel comme une ouverture vers un avenir plein de promesses…
Autant de petits détails qui font que la pièce qui se joue dehors est décidément plus juste que celle qui se donnait à l’intérieur. Comme suspendu, étonné, endormi, l’esprit s’apaise alors et saisit toute l’intention de cette seconde…
Ce n’était qu’une invitation à lever les yeux et décrocher pour se reconnecter et rêver… Ce n’était que cela. Le temps d’une seconde… Ou d’une vie. Invitons-nous au spectacle plus souvent. Il se joue aussi quand bon nous semble…